J’ai toujours rêvé d’avoir des enfants, d’être maman. Je trouve les femmes enceintes magnifiques et tellement lumineuses avec leur belle bedaine toute ronde ! Quand j’étais petite, je pouvais passer des journées entières à jouer avec mes poupées et à m’imaginer portant mon propre petit trésor. Je voulais, moi aussi, me sentir belle, et avoir une belle bedaine parfaitement ronde comme celles des photos de maternité que l’on voit partout ! 


Depuis que je suis jeune, et encore aujourd’hui, je vis avec un surplus de poids assez important. J’ai longtemps eu peur que celui-ci m’empêche de devenir maman, de me sentir belle et d’avoir cette magnifique bedaine parfaite dont je rêvais !

 C’est en février 2012, après 7 mois d’essais et d’attente, que mon premier petit « + » est apparu. J’étais vraiment heureuse, mais aussi déçue, car je n’avais pas réussi à perdre assez de poids avant ma grossesse pour avoir le joli ventre rebondi que je convoitais tant ! Oui, cette déception peut sembler bête et superficielle, mais, à l’époque, réaliser ce rêve d’arborer un ventre rebondi était important pour moi. 


C’est à mon premier rendez-vous de suivi, lorsque j’ai compris qu’on allait me peser à chaque visite, que j’ai commencé à me sentir mal. Je ne me pesais jamais, encore moins devant quelqu’un ! J’avais honte de mon poids, de moi, et j’avais peur d’être jugée. Durant cette grossesse, j’ai eu quelques problèmes avec ma pression artérielle qui étaient, à mon avis, liés à mon anxiété lors des rendez-vous de suivi. J’ai aussi eu de la difficulté à trouver des vêtements de maternité taille plus ; j’étais gênée de me présenter dans les magasins et de ne rien trouver à ma taille. Elliot est finalement né le 19 septembre 2012, en parfaite santé ! Mon accouchement a été assez facile et rapide. Lorsque j’ai tenu Elliot pour la première fois, mon anxiété s’est volatilisée pour laisser place à l’amour inconditionnel que j’avais pour ce petit être si parfait !

 


En 2015, j’ai décidé de prendre ma santé en main et de me remettre en forme. J’avais pris beaucoup de poids à la suite de mon congé de maternité et j’ai choisi de prendre soin de moi, pour, un jour peut-être, me sentir belle et mieux dans ma peau. J’avais réussi à perdre une cinquantaine de livres lorsqu’un deuxième petit « + » est apparu comme une gifle en plein visage ! J’étais surprise, heureuse, mais aussi découragée, car j’allais assurément reprendre du poids ! 


 

J’ai vécu cette seconde grossesse assez différemment de la première. Mon surpoids était plus important et le supplice mensuel de la balance me causait déjà de l’anxiété !

 Je me rappelle mon premier rendez-vous de suivi comme si c’était hier. J’étais assise dans le bureau du médecin avec mon conjoint quand le médecin m’a dit : « À 305 lb, le risque est plus important de faire du diabète gestationnel, d’avoir un gros bébé, de souffrir de pré-éclampsie… ». Je suis devenue écarlate, j’avais envie de me cacher sous ma chaise. Il avait dit, devant mon conjoint, que je pesais 305 lb ! J’avais honte, je me sentais laide et je voulais disparaitre. Ensuite, le médecin m’a dit que je devais absolument rencontrer une nutritionniste afin de ne prendre aucun poids excédentaire durant ma grossesse. Je venais de recevoir une autre gifle en plein visage, en plus d’une bonne dose de stress ! À chaque rendez-vous, les mêmes questions m’étaient posées : as-tu fait du diabète à ta première grossesse ? Il me semble que ton premier bébé était gros, combien pesait-il ? Est-ce que tu suis les recommandations de la nutritionniste ? 

Oui, ces questions étaient nécessaires pour assurer un bon suivi, mais elles me rappelaient chaque fois que j’étais grosse et que cette situation pouvait mettre mon bébé en danger ! Je n’avais pas fait de diabète, ma pression artérielle était parfaite et Elliot avait un poids normal à sa naissance. 


Plutôt que de profiter de ma deuxième grossesse, je me sentais mal de manger, et j’avais peur de prendre trop de poids et d’avoir de mauvais commentaires au rendez-vous suivant. 

Vers ma 30e semaine de grossesse, mon médecin m’a suggéré de faire une deuxième échographie, car, selon les mesures de mon ventre, ma fille allait être « assez grosse » à sa naissance. Je vous laisse imaginer mon découragement en entendant ces quelques mots… Lorsqu’on a découvert un retard de croissance chez mon bébé à l’échographie suivante, je vous avoue avoir été, dans un premier temps, soulagée : elle n’était finalement pas « trop grosse ». Ce soulagement a vite laissé place à des inquiétudes sur la santé et la croissance de ma petite princesse !

 Finalement, le 21 mars 2016, ma petite Livia est née. Elle pesait 5 lb et mesurait 45 centimètres. Étant donné qu’elle était, selon les spécialistes de la santé, « trop petite », elle a eu droit à des examens supplémentaires, des piqûres et une tonne de rendez-vous dès sa naissance ! J’ai longtemps pensé que ma peur de prendre du poids durant ma grossesse avait causé son retard de croissance. 


Maintenant, presque 10 ans plus tard, je vois le tout d’une autre façon ! À cette époque, j’aurais aimé qu’on me rassure, qu’on me dise qu’il était possible d’avoir une belle grossesse malgré un surplus de poids. Néanmoins, je garde de beaux et doux souvenirs de mes grossesses. Aujourd’hui, j’ai deux enfants en santé, qui sont ma fierté, ma vie ! Le chemin vers l’acceptation de soi est long et ardu, mais j’y travaille pour, un jour, me sentir belle et épanouie.