Je suis FEMME.

Par Malia Johnstone


La famille que j’ai aujourd’hui, j’en suis très fière! Mais, surtout, je suis fière de la femme que je suis devenue. Mes enfants font partie intégrante de mon quotidien, mais aussi de ma carrière, de mes responsabilités domestiques et de tout ce qui entoure le fait d’avoir une famille. 


J’ai eu mes deux premiers trésors à deux ans d’écart. Ils ont aujourd’hui 6 et 4 ans. J’ai eu mon troisième l’an dernier. Du haut de son 1 an, il est un petit garçon chaleureux et toujours souriant. Cet enfant, je le remercie tous les jours d’être entré dans nos vies pour ajouter encore plus de bonheur à celui qu’on vivait pleinement déjà. 


Il n’avait que 4 mois lorsque j’ai été recrutée pour un rôle que je ne pouvais pas refuser. J’ai donc dû faire le choix difficile de sortir de mon congé de maternité. N’ayant pas de place disponible en garderie, j’ai dû entreprendre ce nouveau défi à temps plein avec mon bébé à mes côtés. Lorsqu’il a eu six mois, mon éducatrice a accepté de le prendre, mais avec une certaine appréhension concernant la charge que représente un poupon. Dans le contexte actuel, où les éducatrices ont l’embarras du choix sur le plan de leur clientèle, il est clair que le choix entre accueillir un enfant ou un poupon dans sa garderie est facile à faire. Je la remercie donc d’avoir accepté de relever le défi, et d’avoir affronté les difficultés qu’il a pu engendrer.


Peu de temps après la naissance de mon petit dernier, nous avons eu la surprise d’une quatrième grossesse, que nous avons accueilli avec joie, comme d’habitude. Toutefois, je suis confrontée à la même réalité. Je m’estime chanceuse d’avoir une place garantie d’ici à ce que ma petite puce actuellement dans mon ventre, ma seule fille, ait un an. En effet, son frère intègrera la maternelle à ce moment-là. La vie est bien faite pour moi! Tout de même, je ne pourrai toujours pas faire le choix de réintégrer mon travail plus tôt, si l’envie me prend. Ce n’est pas par obligation financière que je retournerai au travail. En effet, le choix de rester à la maison après quatre enfants semble facile, car nous n’avons pas le stress de devoir maintenir deux salaires et nous assumons entièrement le coût de nos enfants, sans subvention gouvernementale. Par contre, je ne veux pas avoir à faire ce choix. En tant que femme à part entière, je veux m’accomplir dans ma carrière, tout autant que dans ma vie de maman et d’épouse. 


Étonnamment, en 2022, choisir le retour au travail semble encore inatteignable pour les femmes, et encore moins pour celles ayant une famille nombreuse comme la mienne. Il me semble logique que rester à la maison ou réintégrer le travail doive rester un choix pour la femme, et non un compromis en raison du manque de places en garderie. Je ne peux concevoir que nous soyons confrontées à des dilemmes pareils lorsque je pense aux luttes menées bec et ongles par les femmes au fil des années pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes. Je constate qu’aujourd’hui, nous sommes toujours très loin du compte. L’histoire se répète toujours, et il semble que la femme finit encore par en payer le prix. Ce cercle vicieux doit être brisé à tout prix, car ce n’est pas un monde où je souhaiterais voir ma fille grandir, confrontée à cette même réalité. Une femme a droit à sa vie de famille et à son épanouissement professionnel; les deux vont de pair. La vie est assez compliquée et remplie de défis, mais elle reste tout aussi belle. Cette vie doit absolument avoir une place pour la femme, mais aussi pour tout ce qu’elle désire accomplir, et ce, sans aucune limite. OUI, je veux le beurre et l’argent du beurre, mais je ne me sentirais jamais accomplie autrement. Il s’agit de MON choix de vie en tant que femme, je l’assume entièrement et j’en suis fière. 


Mes enfants ont tout ce qu’ils désirent et ils sont très accomplis du haut de leur 6, 4 et un an(s). Ce n’est que le début! Mon émerveillement reste toujours le même en voyant leur progrès et leur développement. Avec mon mari, je bâtis un futur avec des enfants responsables aux valeurs solides. Je bâtis aussi une carrière où, lorsque le jour où je déciderai que j’ai fait ma part dans la société arrivera, je pourrai prendre du recul et apprécier tout ce qui a été accompli et toutes les contributions qui m’auront permis de faire un monde meilleur pour mon entourage. Je veux que mes enfants soient fiers de leur maman qui, avec sa détermination et son courage, a su mener une bataille sur tous les fronts, et ce, avec succès. 


Ainsi, je ne demande qu’à la société de faire sa part auprès des femmes et d’être sensible face à leur réalité actuelle dans ce monde dit moderne, mais qui tend à prouver tout le contraire. Être une femme avec de nombreux enfants désirés ou être une femme sans enfant(s) devrait rester une décision prise par elle-même, et non un choix dicté par les limites imposées par la société auxquelles nous faisons malheureusement face quotidiennement. Entre-temps, je continuerai à mener ma bataille malgré les défis. Je saurai m’en sortir vainqueure, car je n’arrêterai jamais.