L'infertilité...

Par Katie Dorval


D’abord, je pense qu’il est important de souligner que chaque personne, chaque couple vit le projet de grossesse bien différemment. Pour ma part, j’ai vécu un lot d’émotions et ça n’a pas toujours été évident. J’ai dû travailler sur moi et j’ai beaucoup appris. En effet, j’étais confrontée, pour une des premières fois, à une situation dont je n’avais aucun contrôle. J’avais beau tout faire ce que je pouvais pour arriver à mon objectif, mais je ne pouvais pas décider de la conclusion et c’est surtout cet aspect qui a été confrontant pour moi. Dans la vie, quand je veux quelque chose, habituellement, j’y arrive en faisant les efforts nécessaires. Au final, le projet a été mis à terme tel que souhaité et c’est pour cette raison que j’avais envie de partager ce que nous avons vécu. Cela pourra peut-être donner espoir à d’autres personnes qui traversent un moment moins facile. 


Alors, voici notre petite histoire.

Après quelques mois d’essai, d’utilisation de tests d’ovulation et d’application de tous les trucs existants, nous sommes finalement allés consulter un spécialiste en clinique de fertilité. Tout d’abord, nous avons dû passer une batterie de tests pour trouver quel était le « problème ». Puis, après quelques mois d’attente, nécessaires pour obtenir les résultats des dits tests, nous apprenons que c’est maman, le « problème ». En effet, on nous explique alors que j’ai des ovaires polykystiques, syndrome bien connu des cliniques de fertilité. Par la suite, pour déclencher mon ovulation, j’ai dû prendre une médication. Dès le premier mois de traitement, j’obtiens un résultat positif à un test de grossesse. Le rêve, enfin ! Étant donné que j’enseigne au niveau préscolaire et que je ne suis pas immunisée contre la cinquième maladie, aussitôt ce petit « + » obtenu, on me met en retrait préventif à l’école. Dans ce cas, on estime que ce dernier est préférable, car la cinquième maladie comporte de nombreux risques pour les fœtus. J’ai alors vécu un tourbillon d’émotions, car je me sentais mal de quitter mon groupe d’élèves si merveilleux. Finalement, deux semaines plus tard, c’est la fin du rêve. Fausse couche. « Ouin, mais là, c’est juste six semaines, c’est ben moins pire qu’après une couple de mois, quand tu as besoin d’un curetage et de tout le reste. » Non, ce n’est pas « moins pire ». On vient de m’enlever le gros lot que j’avais gagné il y a deux semaines. En plus, je dois retourner à l’école et gérer mes élèves qui me demandent pourquoi je n’ai plus de bébé dans mon ventre. Ne vous méprenez pas, il est tout à fait normal qu’ils cherchent à comprendre, mais je n’ai pas nécessairement envie d’en parler.


Après quelques mois où ça ne fonctionnait toujours pas, la clinique nous a proposé de tenter l’insémination. C’est à ce moment que nous nous sommes rendu compte que nous en étions là. Nous ne savions pas trop jusqu’où notre processus de fertilité allait se rendre, car Dieu sait que ce n’est pas facile pour un couple, et ce, sans parler des coûts assez importants. En fin de compte, lorsque c’est la chose que tu désires le plus au monde, où la limite se trouve-t-elle, alors ? 


Après une seule insémination, notre processus a finalement fonctionné « pour vrai ». Nous avons eu longtemps de la difficulté à y croire. Nous ne voulions pas nous emballer trop vite par peur d’être déçus à nouveau.

Finalement, après une vingtaine de mois à vivre une montagne d’émotions, j’ai eu une grossesse parfaite. Puis, depuis maintenant presqu’un an, je vis enfin pleinement mon rôle de maman aux côtés de ma petite Flavie d’amour. Tous les jours, je remercie la vie pour sa présence.